Actualités of Monday, 15 October 2018

Source: cameroonvoice.com

Election: voici ce qui s'est passé le jour où Okala Ebode est arrêté

Okala Ebode du MRC Okala Ebode du MRC

Un citoyen camerounais dont le crime est d'être militant d'un parti d'opposition, en l'occurrence le MRC dont le leader, Maurice Kamto, était candidat à l'élection présidentielle du 7 octobre, est détenu au secret depuis 8 jours dans les geôles du tyran camerounais, Paul Biya et de son voyou d'acolyte Paul Atanga Nji, un va-t-en guerre notoire placé à la tête du ministère de l'Administration pour accomplir la sale besogne de la répression, tellement il semble avoir la gueule de l'emploi.

Okala Ebode, c'est le nom de ce prisonnier sans crime (pour reprendre le titre, « Prisoner without a Crime », d'un ouvrage du célèbre militant anti-colonialiste, défenseur des droits de l'Homme et militant de la cause anglophone camerounais, Albert Mukong), dont le sort reste inconnu du public depuis son arrestation le 7 octobre 2018, jour de l'élection présidentielle au Cameroun. D'ailleurs, à l'heure où nous mettions en ligne, des milliers de Camerounais inquiets se demandent s'il est encore de ce monde, puisqu'en toute violation de la procédure pénale, cet opposant, Trésorier National Adjoint du parti Mouvement pour la renaissance du Cameroun, n'a pas encore été présenté à un juge.

L'affaire Okala Ebode est, à n'en point douter, la résultante du déploiement par le régime Biya d'une vaste machine de broyage physique et moral des opposants camerounais.

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Quand pour gagner frauduleusement une élection, la bande à Biya transforme le Cameroun en Etat criminel


Selon un premier témoignage, Tout part ce 7 octobre, aux environs de 18 heures, de l'exercice du devoir civique d'un citoyen camerounais qui se trouve malheureusement être un militant du MRC. Cet électeur, au moment de voter, se rend compte, en voulant signer sur le procès-verbal du bureau de vote L (logé dans le centre du Collège Vogt), que quelqu'un d'autre a déjà voté et signé en ses lieu et place. Il exige des explications au président du bureau de vote, une dame, qui se trouve être la personne qui justement a commis cette forfaiture, en plus d'être une militante du parti au pouvoir, dont le candidat à cette élection n'est autre que le président sortant, Paul Biya, au pouvoir depuis 36 ans. Autrement dit, une arbitre marquée par son appartenance à l'une des équipes en compétition. Cette dame n'en est pas à sa première fois depuis le début du scrutin à 8 heures du matin. Elle a obligé des électeurs qui ont accompli leur devoir, à repartir du bureau de vote sans apposer leurs signatures et empreintes sur le procès-verbal. Et par la suite, feignant d'aller vérifier l'état de l'isoloir, est allée voter, plusieurs fois, puis est revenue apposer sur les espaces réservés à ces électeurs qu'elle a réussi à manipuler.

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Elle fait la même chose pour les électeurs qui ne se sont pas encore présentés en espérant ou en croyant qu'ils ne viendront pas. Jusqu'à ce qu'arrive ce militant du Rdpc qui constate que quelqu'un a "anticipé" pour lui. D'où des échanges nourris et peu amène entre la fraudeuse et lui. Un membre de l'antenne locale d'Elecam (l'organe électoral du Cameroun) qui est présent sur les lieux parvient à identifier l'électeur qui exige des explications comme un militant du MRC, donc partisan de Maurice Kamto, candidat contre Paul Biya. Il ne fait ni une, ni dux, et se met à engueuler l'empêcheur de frauder en rond : « Vous du MRC-là, vous allez perdre. Vous allez voir à la fin du vote que Kamto a perdu ». Des noms d'oiseaux fusent, puis une altercation. L'urne est cassée pendant la bagarre. Alertées, la police et la gendarmerie arrivent sur les lieux, et le coupable est tout désigné par le responsable d'Elecam qui est un pro-Biya, ainsi que la présidente du Bureau, qui jouit du même "statut" de partisane du souverain président sortant, en la personne de l'électeur qui ne fait qu'exiger qu'on lui fasse droit. Au moment où les forces de sécurité l'embarquent, des militants du MRC présents sur les lieux volent à son secours, d'autres ont déjà alerté le quartier général de campagne du candidat du MRC qui envoie sur les lieux le Trésorier National adjoint du parti. Celui-ci y arrive au moment où gendarmes et policiers embarquent déjà ses camarades. Il tente de s'enquérir de la situation exacte, mais est identifié par la flicaille comme le "truculent" Okala Ebode, un Béti qui a l'outrecuidance de ne pas soutenir le président qui est aussi un Béti. Il est embarqué avec ses camarades dont certains sont à ce jour libérés selon certains témoignages. Mais lui, non !



Un autre témoignage voudrait que Okala Ebode soit l'électeur qui a été confronté à l'usurpation de son identité et de son vote par madame la présidente du bureau de vote.
Mais dans un cas comme dans l'autre, son crime est difficilement perceptible, et personne ne comprend qu'il soit séquestré par les preneurs d'otage du régime à la Direction de la Police Judiciaire où on lui a interdit jusqu'à la visite de son épouse et de son avocat. Au nom de l'Etat de droit qui, selon l'analphabète ministricule Atanga Nji, faussaire invétéré, fabricant des faux sondages et des faux observateurs internationaux de Transparency International, « est un monstre froid ».


A ce jour, les dénonciations, les pétitions, les appels lancés aux autorités dont le ministre de l'Administration territoriale, n'y ont rien fait et l'on craint pour la vie de ce responsable de premier plan du MRC dont un probable assassinat pourrait être un avertissement du régime lancé aux militants de l'opposition en général et du MRC en particulier, qui ont juré que Biya devrait leur passer dessus pour réaliser le hold-up électoral qu'il est en train de préparer avec la complicité d'Elecam, en attendant de mettre dans la combine le Conseil Constitutionnel.

Au Cameroun, 8 jours après l'enlèvement sans raison de Okalla Ebode, ses proches estiment l'attente très longue, pour ne pas craindre pour sa vie. Car au pays de Paul Biya, véritable dictature .tropicale sous la férule d'un vieillard sénile entouré de délinquants notoires, tout est possible.

La question reste cependant celle-ci : Jusqu'où les Camerounais vont-ils continuer d'attendre qu'à chaque fois le régime prédateur s'empare de l'un des leurs et dispose ou de sa vie ou de sa liberté selon son bon vouloir ?